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Montez à bord du vaisseau et partez à la recherche d'un nouveau foyer pour l'Humanité.
 
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Au cœur de la bête

Edwin Hornmeyer
Messages : 23
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Niv 3 : équipe recherche





Edwin Hornmeyer
Niv 3 : équipe recherche
Mar 2 Jan - 19:32
Vidar 89-05, Pont Numéro 2.
« -Hornmeyer, Edwin. Accès temporaire autorisé. »

Passant sa main devant sa bouche, Edwin masqua un bâillement pendant que la porte devant lui coulissait. L’ingénieur pénétra dans le département d’ingénierie du vaisseau et se dirigea sans tarder vers la salle de contrôle des réacteurs. Cela faisait quelques temps qu’il n’était pas venu là : après tout, le boulot avait bien été fait avant le décollage du Vidar et les réacteurs qui alimentaient le vaisseau en électricité étaient des merveilles d’ingénierie fonctionnant à la perfection. Enfin, semblerait-il jusqu’à aujourd’hui.

Cabine 2A-4284, un peu plus tôt.
Le téléphone posé sur la table à côté du lit se mit à vibrer, avant qu’une main ne s’abatte lourdement dessus : Edwin avait le sommeil léger et certains bruits avaient un don pour le réveiller de manière presque instantanée. L’homme soupira en voyant l’identité de son interlocuteur à l’écran et sortit en silence de la chambre, ne répondant à l’appel qu’une fois dans le salon de sa cabine.

« -Edwin Hornmeyer.
-Edwin, c’est Mark.
-Je sais, j’ai vu ton nom s’afficher. Qu’est-ce qu’il se passe ?
-On a besoin de toi au poste de supervision.
-Maintenant ? Mark, on est Dimanche et il est six heures du matin, ça ne pouvait pas attendre ?
-Non... Enfin j’en sais rien. Mais tu connais la politique, mieux vaut agir au plus vite. »

Edwin soupira de nouveau en regardant l’heure sur son téléphone, même s’il venait de le faire trente secondes plus tôt. Peut-être espérait-il avoir mal lu mais non, c’était bien dimanche matin. Quoi qu’il se passe, pour que le superviseur des réacteurs de garde réveille un ingénieur spécialiste en physique des plasmas, cela devait sortir de l’habituel.

« -Très bien. Je suis là dans une heure. Vois avec la sécurité pour que j’aie une autorisation temporaire, je ne passe plus tous les jours à l’ingénierie.
-Ça marche. Merci, Edwin. »

L’ingénieur raccrocha et retourna discrètement dans sa chambre, pour ne pas réveiller sa femme qui dormait toujours. Heureusement, Ellen Hornmeyer n’était réveillée que par trois choses : son réveil, son bipper si jamais le service médical avait besoin d’elle au bloc opératoire ou si on la secouait ; bref, tout l’opposé d’Edwin en terme de sommeil. Ce dernier récupéra un uniforme de travail dans un placard, son badge de sécurité posé sur sa table de chevet et se glissa dans la salle de bain. L’eau froide sous pression le sortit définitivement de sa léthargie et quelques minutes plus tard, il était prêt à partir.

L’accès au secteur des réacteurs se faisait également au pont deux, aussi emprunta-t-il l’un des nombreux trains électriques pour s’y rendre, en prenant le temps de s’arrêter dans une cafétéria pour engloutir un café.

Vidar 89-05, secteur de l’ingénierie.
Le bruit d’une nouvelle porte qui s’ouvrait devant lui fit sortir Edwin de ses pensées. La salle de contrôle des réacteurs était une sorte d’amphithéâtre où de nombreuses personnes, affairées à leur ordinateur, faisaient face à un immense mur d’écrans rempli de graphiques et d’indicateurs en tout genre. Au milieu des gradins, on pouvait distinguer un poste plus grand que les autres : celui du superviseur, où Mark semblait s’affairer.

« -Bonjour tout le monde, fit Edwin, cela fait quelques temps que je n’étais pas venu ici.
-Edwin ! Content de te voir !
-J’aimerais pouvoir en dire autant Mark, mais tu n’avais pas l’air emballé de devoir me sortir du lit.
-Non, en effet, répondit l’intéressé en souriant, mais je préférais t’appeler. Il n’y a pas meilleur que toi en ingénierie des plasmas à bord.
-Merci du compliment. Alors, que se passe-t-il ?
-Ca. »

Joignant le geste à la parole, Mark pianota sur son clavier, changeant les données affichées sur les imposants écrans muraux. Edwin s’assit dans un fauteuil à côté du bureau du superviseur et contempla les informations pendant de longues secondes, l’air pensif.

« -Qu’est-ce que j’ai sous les yeux, exactement ?
-Les données du réacteur à fusion secondaire numéro trois.
-Et je suis censé voir quoi ?
-Rien ne te choque ?
-Pas à première vue.
-Même pas à une heure ce matin ?
-Hum ? Ne me dit pas que tu m’as fait venir pour une petite chute de température du plasma ?
-Si, en fait.
-Mark, des chutes de températures comme ça, on en a tous les jours, alors j’espère que tu as autre chose.
-Le problème, c’est qu’on ne sait pas d’où ça vient. En plus, on remonte moins vite que prévu. On a épluché toutes les causes possibles, mais rien. Normalement, la réaction est censée s’auto-entretenir, mais il s’est passé quelque chose.
-Il y a eu un rajout de combustible à ce moment-là ?
-Un peu avant oui, mais avant que tu me le dises, ça ne vient pas de là. On a tout vérifié, les générateurs d’ondes, les lasers, les courants de chauffage, tout est au nominal : ce qu’on a injecté était chauffé comme il faut.
-Très bien, mais je suppose que vous avez continué de chauffer la chambre de confinement après ?
-En effet. Mais encore une fois, tous les indicateurs sont au vert de ce côté-là.
-Tu peux me dire ce que vous avez éliminé comme causes possibles, qu’on gagne du temps ?
-Disruptions, perte de confinement, surcharge du réseau électrique et donc changement de température du fluide colporteur, quantité de déchets de fusion, tout !
-Mouai. Toujours est-il que ça doit bien venir de quelque part. Je suppose que vous avez une baisse de rendement donc ?
-Forcément. Ça correspond d’ailleurs à la baisse de températures.
-Vous êtes sûrs de vos mesures de ce côté-là ?
-Cent pourcent. Les sondes ont toutes été revues et recalibrées.
-Donc tu n’as pas trente-six milles solutions. Chute de température, et plus lente à remonter : ça vient forcément du confinement. Si vous n’avez pas plus de matière à chauffer et qu’elle est moins dense, vous avez moins d’interactions entre les atomes.
-Je sais, mais de ce côté-là, rien à signaler non plus ! L’intensité des champs magnétique est stable et la consommation électrique pour les maintenir aussi.
-Ça ne veut rien dire. Tous les systèmes ont des redondances, si tu as un truc qui flanche, quelque chose va venir le remplacer. Tu as regardé en détail les valeurs ?
-Oui… Enfin vite fait. Les valeurs de l'intensité du champ dans l’espace sont cohérentes.
-C’est pas tant de savoir les valeurs de chaque capteur qui m’intéresse, c’est plus le champ généré par chaque aimant. Affiche-moi les variations entre le champ généré par chaque élément et ses voisins. Normalement, ils sont tous égaux. »

Mark s’affaira pendant une petite minute sur son ordinateur, récupérant les valeurs nécessaires et les agençant comme demandé. Un nouveau graphique apparut à l’écran, sur lequel un pic était bien visible. Edwin sourit.

« -Bah voilà, il est là ton problème. Tu as un aimant qui génère moins d’intensité que ses deux voisins. Mais ces derniers compensent et donc l’intensité globale reste la même.
-Donc plus qu’à savoir pourquoi un aimant est soudainement devenu moins puissant... »
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Edwin Hornmeyer
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Edwin Hornmeyer
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Mer 3 Jan - 22:56
HRP:

Vidar 89-05, salle de contrôle des réacteurs.
« -Ce qui m’intéresse moi, c’est de savoir ce qu’il advient du plasma. On n’a pas de risque de perte de confinement, mais je préférais savoir ce qu’il en est réellement.
-Tu veux t’installer ? Le bureau à côté est libre, j’ai juste à te connecter.
-Ça pourrait être pratique en effet.
-Donne-moi trente secondes. »

Mark fit rouler son fauteuil sur le côté, débloqua rapidement une session sur un ordinateur avant de faire signe à Edwin que tout était bon. Pendant que ce dernier commençait à rassembler les données nécessaires, Mark était descendu en trottinant dans le bas du petit amphithéâtre et faisait à présent face aux personnes dans la salle.

« -Ok tout le monde ! Vous m’écoutez ? Bon, on sait d’où le problème sur le secondaire trois vient, je vous affiche les infos juste après ça. Vous me passez l’aimant défectueux au peigne fin, mais je veux savoir pourquoi on a une baisse du champ magnétique, compris ? »

Les contrôleurs acquiescèrent et se repenchèrent sur leurs écrans. Quand Mark revint au niveau d’Edwin, des dizaines de lignes défilaient à l’écran, trop vite pour qu’on puisse distinguer ce qui était écrit.

« -Bon, qu’est-ce que tu nous fais ?
-Je récupère toutes les données de température de surface du plasma issues des pyromètres. Je voudrais avoir une vue en 3D du résultat, je suis sûr qu’on a une zone un peu plus froide. Mais pour que ça marche, j’ai besoin de savoir exactement où on a du plasma.
-Avec le champ magnétique ?
-Ouai. Je récupère aussi les valeurs et maintenant… Faut arriver à mettre tout ça ensemble.
-Attends… Je peux ?
-Je t’en prie.
-On a des outils permettant de faire des représentations 3D de données, continua Mark en se penchant au-dessus du clavier pour taper une série de lignes de code, alors suffit de lui dire où trouver les données… Définir les coordonnées et…. Voilà !
-Super ! Tu aurais moyen de me changer un peu les couleurs ?
-Ça doit pouvoir se faire, tu veux quoi ?
-Faire ressortir tout ce qui sous la moyenne.
-Facile. Tu détestes toujours coder ?
-Ouaip.
-Dommage, c’est bien pratique parfois. Tiens, voilà.
-Je sais ! Alors voyons voir…. Ici ! Regarde, tu as une poche froide qui n’est pas censée être là.
-Ça risque de poser problème ?
-Je ne pense pas, ça ne créé probablement pas assez de turbulences pour engendrer une perturbation importante, mais à surveiller. La chute de température n’est pas négligeable, la réaction est encore auto-entretenue mais il ne faudrait pas qu’on reste trop longtemps dans cette situation ne serait-ce que pour rester dans les valeurs attendues en terme d’efficacité du système. Et si on a une disruption ici, ça risque de piquer puisque le champ magnétique n’est pas homogène.
-Donc je suppose que si on résout notre problème d’aimant, on repousse le plasma vers l’intérieur du réacteur, on retrouve la densité et la répartition normale du plasma ?
-En effet. Et on retombe dans les valeurs théoriques d’évolution de la température.
-Facile, alors.
-Oui, en admettant savoir d’où vient le problème.
-On va bien trouver. »

Pendant quelques minutes, toutes les personnes présentes dans la salle s’affairèrent à leur console et un long silence plana dans la salle de contrôle. Edwin, jusque-là les bras croisés à réfléchir sur son fauteuil, se pencha en avant et tourna la tête vers le superviseur à côté de lui.

« -Mark, tu m’as dit que la consommation électrique était stable ?
-Oui, mais je suppose que tu vas me faire la réflexion, c’était la moyenne. Si on regarde en détail… Bah l’entrée n’a pas changé.
-Donc on a une perte dans le système ? Ça ne me plait pas vraiment. On peut vérifier la pression du liquide réfrigérant ?
-Sur l’électroaimant en question ? Ne bouge pas… Constante.
-Étrange. Ça me semble quand même la solution la plus simple. On remonte en température, on perd en conductivité… On a plus de pertes à consommation égale, d’où la baisse d’intensité du champ magnétique.
-Semblerait que ça ne soit pas ça.
-Tu peux vérifier la température ?
-Du fluide ?
-Non, de l’aimant.
-Aucune raison que ça bouge, on est toujours refroidi. Tiens, regarde… Oh merde.
-Quoi ? Il n’est pas assez refroidi ?
-Non. La température remonte lentement depuis une heure ce matin.
-Comme par hasard.
-Mais la pression de fluide est constante…
-Regarde le débit.
-Merde ! En baisse depuis une heure ce matin ! Tu m’expliques ce qui se passe ? Et comment tu as pensé à ça ?
-Je te signale que j’ai bossé à la conception des réacteurs. Débit en chute libre, avec une baisse de performance du refroidissement ? On a une fuite d’hélium liquide.
-Mais comment tu expliques la pression constante ?
-Ce liquide est refroidi à moins deux cent soixante-dix degrés, il y a une très faible probabilité que des cristaux se forment dans les manomètres, bloquant le système à la dernière pression relevée. On a vu ça une fois, mais les chances que cela arrive sur des systèmes critiques sans que cela ne soit observé étaient tellement faibles que les décideurs ont laissé passer. Sans compter que les cristaux peuvent être dissous rapidement.
-Ok donc je résume : premièrement, on a un capteur de pression bloqué et ensuite on a une fuite d’hélium liquide ?
-Ça y ressemble. Arrêtes-moi si je me trompe, mais remplacer un capteur ça doit être faisable, non ?
-En effet. En revanche pour la fuite… Va falloir aller la localiser et trouver un moyen de la colmater.
-Autrement dit, envoyer quelqu’un près du cœur du réacteur…
-En effet. Trouvez-moi quelqu’un ! »

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Freyja Ivergøsen
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Freyja Ivergøsen
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Jeu 4 Jan - 23:36

ft. Freyja Ivergøsen

ft. Edwin

「Panne」
A peine j'arrive au boulot que les ennuis commencent, aujourd'hui. Ils ont une merde au niveau des réacteurs à fusions, si j'ai bien pigé ce que m'a expliqué mon supérieur. D'ordinaire, je ne vais jamais dans ce secteur, mais apparemment ils ont besoin d'un technicien-mécano performant et je correspond à ce qu'ils recherchent. Je devrais probablement prendre ça pour un compliment. En tout cas, parait que c'est urgent. On m'a filé un laisser-passer et tout un équipement particulier, avant de m'expliquer dans les grandes lignes où est-ce que je devais aller et qui je devais rencontrer.

C'est comme ça que je me retrouve au deuxième niveau, dans la partie des réacteurs où je n'ai encore jamais mis les pieds. C'est... impressionnant, je dois dire. Après tout, c'est ça qui nous fait fonctionner, tenir dans l'espace et tout. Exactement le genre de truc qui me fiche une sacrée trouille et auquel j'évite de penser d'habitude. Mais bon, c'pas comme si j'avais le choix, là. D'un pas décidé, je franchis les sécurités en montrant mon badge et mon laisser-passer, saluant au passage les gens que je croise. Je les connais pas, ils me connaissent pas, mais je veux pas passer pour une pétasse. Après tout, j'aime bien qu'on me regarde et qu'on me dise bonjour quand on vient dans mon service. Passer pour un élément du décor est hyper dégradant.


- Technicienne Freyja Ivergøsen ! je salue en arrivant devant deux types qu'ont l'air de diriger tout ce manège.
Je suis la personne envoyée pour gérer votre panne. Vous pouvez m'expliquer ce que vous avez besoin que je fasse ?

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Edwin Hornmeyer
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Edwin Hornmeyer
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Ven 5 Jan - 18:28
Salle de contrôle des réacteurs du Vidar 89-05.

« -Bon et maintenant ? On fait quoi ?
-On prépare tout ce qu’on peut pour réparer cette panne.
-Ça roule, j’essaie de localiser la fuite.
-Très bien. Je vais chercher un capteur neuf, j’imprime les procédures, les plans d’accès et de circuits électriques. »

Mark sortit en courant, pendant qu’Edwin restait penché devant son écran. L’ingénieur passait en revue les données du circuit de refroidissement, afin d’isoler la zone où se situait la fuite. Si cette dernière n’était pas colmatée rapidement, la situation risquait de devenir explosive… Au sens propre du terme : une détente soudaine du gaz liquéfié, couplée à une brusque remontée en température et il y avait toutes les conditions pour une jolie déflagration, pensa-t-il. Continuant son travail de recherche, il consulta les données des débitmètres, en espérant réduire un peu la zone de recherche : après tout, la fuite était probablement aux alentours d’un instrument de mesure affichant un débit anormalement bas… Il répertoria rapidement les endroits où les valeurs étaient plus faibles que prévu, vérifia leur emplacement pour gribouiller une série de chiffres et de lettres sur un papier qu’il s’empressa de montrer à une des personnes présentes dans la salle.

« -On a des caméras aux alentours de ces couloirs-là ?
-Peut-être, je vais vérifier… Oui, il semblerait.
-Vous pouvez afficher les images ?
-Bien sûr. »

Un des grands écrans muraux changea bientôt d’aspect, remplacé par une série de d’images, ou plutôt de vidéos de surveillance où rien ne bougeait. L’une des images semblait parasitée, n’affichant qu’un vaste brouillard blanc.

« -On n’a pas d’image sur la caméra, là ?
-Je ne sais pas… Si, le signal semble bon pourtant.
-Donc on sait où est la fuite. C’est l’hélium qui se gazéifie, la fuite doit être juste à côté pour que le nuage doit soit aussi dense… Vous pouvez m’imprimer un plan d’accès à la caméra ?
-C’est comme si c’était fait ! »

Au moment où Edwin revenait à son bureau temporaire, Mark fit se retour dans la salle de contrôle, avec dans les mains une boite en carton contenant la sonde ainsi que les différents plans.

« -Tu as trouvé la fuite ?
-Ouai. Les deux problèmes n’ont rien à voir, c’est juste de la malchance de devoir traiter les deux en même temps. Ils ne sont pas au même endroit, mais pas trop éloignés non plus. Tous les deux sur ce pont, dans les coursives. »

Le bruit d’une porte qui coulissait fit tourner la tête aux deux hommes, alors qu’une jeune femme vêtue d’une combinaison de protection entrait dans la salle, avant de se diriger vers le bureau du superviseur.

« -Technicienne Freyja Ivergøsen ! Je suis la personne envoyée pour gérer votre panne. Vous pouvez m'expliquer ce que vous avez besoin que je fasse ?
-Ah, vous tombez bien ! Mark, superviseur au contrôle des réacteurs.
-Edwin, ingénieur en physique des plasmas. Bon, pour résumer, on a détecté ce matin une chute de température dans le plasma du réacteur à fusion secondaire numéro trois, qu’on a pu relier à une baisse d’intensité du champ magnétique de confinement généré par les bobines supraconductrices. Et tout ça à cause d’une fuite dans le circuit de liquide cryogène, qui n’a pas été détectée plus tôt à cause de la formation de cristaux qui ont bloqué un manomètre. Du coup nous… »

Emporté dans son discours, Edwin ne remarqua pas l’air surpris de la technicienne en face de lui, qui n’avait pas l’air d’être très réceptive à ce qu’il disait. Mark, lui, s’en aperçut rapidement et coupa l’ingénieur dans son élan.

« -Du calme Edwin, tu n’es pas en train de donner des cours à tes doctorants.
-Euh, oui, désolé, reprit l’intéressé, un peu gêné. Donc, dans l’absolu, on a deux missions pour vous, la première, changer une sonde de pression.
-Ça ne devrait pas être compliqué, continua Mark en posant le carton contenant la sonde et les plans devant lui, la sonde est facile d’accès. Tenez, vous avez là tous les plans d’accès, les schémas électriques et la procédure de changement. N’oubliez juste pas de fermer la valve du tube faisant la liaison avec les tuyaux avant de commencer, sinon on risque d’avoir un problème. Et rouvrez-la après.
-Deuxième point, cela risque d’être plus compliqué. Il faut trouver la fuite d’hélium liquide et la colmater. D’après mes déductions, elle devrait être quelque part dans ce couloir, désigna Edwin en entourant une zone en rouge sur son plan.
-J’ai demandé qu’on vous fournisse une tenue de protection, un masque avec respirateur, une lampe frontale et de quoi réparer le tuyau, vous avez tout ?
-Il me semble, oui.
-Parfait, il vaut mieux que vous portiez tout : la température du nuage de gaz qui doit s’échapper est proche du zéro absolu, ça brulerait la moindre partie de votre corps. Sans compter que ne pourriez pas respirer s’il y a trop d’hélium dans le coin. Et la lampe vous sera utile, finit Edwin en désignant l’épais nuage opaque visible à la caméra.
-Ah oui, aussi, voilà mon numéro. N’hésitez pas à m’appeler s’il y a le moindre souci. Nous vous aurons aussi en visuel grâce aux caméras de surveillance, nous pourrons vous épauler d’ici au besoin. Vous avez des questions ? »
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Freyja Ivergøsen
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Freyja Ivergøsen
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Dim 7 Jan - 21:15

ft. Freyja Ivergøsen

ft. Edwin

「Panne」
Génial. Non seulement je tombe sur un type qui parle comme un manuel d'enseignement mais en plus il faut qu'ils aient vraiment une grosse merde qui leur soit tombé dessus. J'ai jamais dit à quel point ça me faisait flipper ces conneries de pannes ? Mon pire cauchemar c'est d'être mêlée à LA COUILLE qui finira par nous mener tous à la mort. Et là, ben c'est bien parti, non ? Heureusement en tout cas, le second type - Mark - a vu que je pigeait rien à leur charabia. L'autre mec, celui qui parle comme un prof, reprend déjà plus clairement. Leurs instructions sont assez claires au final, faut que j'aille changer une sonde de pression défectueuse et en plus que je repère une fuite d'hélium pour la colmater. Je me rappelle avoir lu un jour quelque part que le Destin est la seule force surnaturelle pourvue d'un sens de l'humour. Et il le prouve à nouveau en nous faisant tomber deux tuiles sur la tête au lieu d'une. Je déteste cet idiot, parfois.

-J’ai demandé qu’on vous fournisse une tenue de protection, un masque avec respirateur, une lampe frontale et de quoi réparer le tuyau, vous avez tout ?


- Il me semble, oui, que je lui répond.

Et, pour faire bonne mesure, je check l'équipement en question. C'est parfait, j'ai ce qu'il faut en théorie. Au moins, je ne serai pas seule sur le coup, je sais qu'ils vont "m'accompagner" et rester en contact avec moi. Je ne risque donc pas grand chose. Presque pas grand chose, hein. Y a toujours un risque après tout.
Sans montrer que ce genre de choses me fait toujours flipper, je pose mon baudrier de matos sur une console et j'enfile rapidement la combi qu'on m'a passée. Je suis rassurée de sentir cette protection se refermer autour de moi, et plus encore lorsque je mets en place le masque et que le respirateur démarre. A l'intérieur de ce truc, je suis à l'abri. Un test de lampe frontale et je me déclare prête. Levant une main gantée, je dresse le pouce.

- C'est ok. Filez moi la sonde à remplacer et j'y vais. Vous me guidez ?

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Edwin Hornmeyer
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Edwin Hornmeyer
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Dim 7 Jan - 22:50
« -Ça marche. On pourra suivre l’évolution des données d’ici.»

La technicienne acquiesça, composa le numéro de Mark avant d’accrocher son téléphone à sa ceinture. Le téléphone du superviseur se mit à sonner et il transféra rapidement l’appel sur son ordinateur pour ainsi pouvoir parler à Freyja et la guider tout en surveillant les données. De son côté Edwin se repenchait sur son écran, histoire de s’assurer que la situation ne s’aggravait pas en ce qui concerne la fuite.

« -Très bien, allons-y alors ! Edwin, tu pourrais également surveiller les données du réacteur ?
-Ça roule.
-Super, c’est parti ! Allez, à gauche jusqu’au bout du couloir, puis à droite pour commencer. »

Freyja sortit de la salle, pendant que les deux hommes fixaient les données affichées devant eux. La sonde à changer n’était pas très loin de la salle de contrôle ; sur un vaisseau de la taille du Vidar, cela représentait quand même plusieurs centaines de mètres de coursives, un véritable labyrinthe où tous les couloirs se ressemblaient, sans compter les innombrables passerelles ou petits tunnels pour passer de l’autre côté d’immenses tuyaux qui traversaient certaines coursives. La technicienne guidée par Mark passa plusieurs portes de sécurité, avant de se retrouver devant une lourde porte blindée, signe que la sécurité se renforçait au fur et à mesure qu’elle progressait vers le réacteur. Mark déverrouilla la porte à distance et continua de la guider, jusqu’à ce qu’elle se retrouve devant un gros panneau gris enfoncé dans un mur. Sur les écrans de surveillance Mark vit Freyja s’arrêter devant, avant d’attraper les outils fixés à son baudrier.

« -Bon, passons aux choses sérieuses. Histoire de ne pas perdre de temps, je vais vous dicter la procédure, ça vous va ?
-Tant que vous êtes assez précis.
-Aucun risque de ce côté-là ! Commencez par démonter ce panneau. »

En deux coups de pince coupante, Freyja fit sauter les petits scellés qui permettaient de s’assurer que personne n’était venu bidouiller le contenu de la boite sans autorisation. Les huit vis qui maintenaient la cloison en place tombèrent rapidement dans sa main puis dans une poche de son baudrier, et elle posa prestement le panneau à terre pour tomber nez à nez avec une flopée d’instruments et de câbles.

« -Voilà, et maintenant ?
-On va commencer par couper l’arrivée en hélium liquide histoire d’éviter tout problème. Tournez les deux volants rouges de chaque côté du panneau d’instruments… Très bien, maintenant repérez l’instrument nommé manomètre 14-A-36, en haut à gauche. Coupez les relais portant le même nom situés juste en dessous, avant de débrancher les câbles d’alimentation électrique. »

L’opération était rapide et sans grande difficulté ; la sonde défectueuse fut bientôt au sol, alors que le peu d’hélium restant dans le minuscule conduit se vaporisait sans danger dans la coursive. Sur son écran Edwin observa la disparition soudaine des données d’un capteur, déclenchant automatiquement une série d’alarmes qu’il désactiva aussitôt. Freyja mis en place la nouvelle sonde, reconnecta les câbles et attendit le retour des deux hommes restés dans la salle de contrôle.

« -Ok, on a des valeurs… Pression enregistrée, un bar. Logique, pression ambiante.
-Super. La suite, purgez l’air bloqué dans le conduit, avec le vérin bleu à droite du manomètre… »

L’opération s’acheva rapidement et Freyja rouvrit les deux vannes qui séparaient le petit conduit du principal tuyau d’hélium liquide. Edwin fit signe que les valeurs de pression remontaient, bien que se stabilisant à une valeur inférieure à la normale à cause de la fuite.

« -Parfait, beau boulot ! Passons à la deuxième réparation.»

Dans la salle de contrôle de contrôle, Edwin fit signe à Mark de couper le micro de son ordinateur, l’air inquiet.

« -C’est fait. Un problème ?
-Je ne sais pas, peut-être. On vient de retrouver les valeurs et il semblerait que la fuite soit plus importante que prévue.
-Merde, de beaucoup ?
-Je ne crois pas, ça devrait le faire.
-Tu crois qu’il faut faire venir un deuxième technicien ?
-Je ne crois pas. Au pire des cas, il y a des combinaisons disponibles dans le coin ?
-La mienne, dans l’armoire du fond de la salle. Tu fais ma taille, ça devrait aller. A gauche maintenant, reprit Mark en rallumant son micro, puis à droite. »
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Freyja Ivergøsen
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Freyja Ivergøsen
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Lun 8 Jan - 17:09

ft. Freyja Ivergøsen

ft. Edwin

「Panne」
La première réparation s'est faite sans problème. Avec l'aide des deux mecs dans la salle c'est même un jeu d'enfant et ça ne prend vraiment pas longtemps. Jusque quelques manip, rien de bien méchant en fait. A se demander pourquoi ils ne pouvaient pas le faire eux-mêmes. Enfin bref. C'est fait, je peux passer à l'étape suivante. Qu'a pas l'air marrante, pour le coup. Une fuite d'hélium liquide. Rien que ça... Je retiens un soupir et j'attends leurs instructions. Je ne sais pas ce qu'ils foutent mais j'ai un moment de silence radio avant d'entendre à nouveau la voix du mec. Mark je crois. Ou Edwin. J'en sais rien en fait et je crois que ça n'a pas vraiment d'importance.
Ils me guident donc un peu plus loin dans les coursives et j'avance prudemment en songeant que ça fait un peu froid dans le dos cette ambiance sombre et oppressante. Les machines font un bruit d'enfer un peu partout mais j'y suis plutôt habituée. Ce qui me gêne, en fait, c'est de savoir que je me dirige droit vers une sacrée merde.

Finalement, la fuite se signale assez facilement et je comprends au fur et à mesure que j'approche qu'il y a vraiment une merde. Une grosse merde.

- Euuuh... que je lance dans mon micro. Je suis censée colmater ça comment, au juste ?

Heureusement, les mecs restent calmes et m'expliquent posément ce que je dois faire. Avec du vocabulaire aisément compréhensible. Ça m'aide à rester professionnelle alors qu'en fait je suis absolument morte de trouille. C'est mortel ce que je suis en train de faire, actuellement. Il suffirait de très, très peu de chose pour que ça me pète à la gueule et pouf ! Adieu Freyja.
Le plus précautionneusement possible, je commence à réparer la fuite. C'est une conduite qui a percé, et dans l'idéal il faudrait la remplacer. Sauf que d'abord, eh bien il faut dévier l'hélium pour vider la conduite. C'est donc ce que j'explique aux deux mecs qui couvrent mes arrières.

- Ce tronçon de conduite est mort. Faut le changer. Y a moyen de de dévier le truc ou de le mettre en pause le temps qu'on s'en occupe ?

En s'y mettant tout de suite, y a moyen de faire ça vite et bien, et de ne pas perdre trop de gaz liquide. Mais faut vraiment s'y mettre tout de suite. Pas dans cent sept ans. Avec attention, j'observe le métal crevé et je mesure la faille avec l'un de mes outils. Le diamètre du trou fait environ la moitié de mon tournevis. C'est important mais pas encore catastrophique. Même si j'ai l'impression d'entendre des grincements assez inquiétants et je n'ose pas vraiment les mettre sur le compte de ma radio.

- Dites... je finis par dire, incertaine et plutôt franchement effrayée, y a moyen de se manier la rondelle ? Le truc est sur le point de céder, là...
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Edwin Hornmeyer
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Edwin Hornmeyer
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Lun 8 Jan - 17:57
Salle de contrôle des réacteurs du Vidar 89-05.

« -Euuuh... Je suis censée colmater ça comment, au juste ?
-Vous avez dans votre équipement des disques noirs que vous pouvez plier en appuyant dessus ; ce sont en quelque sorte des rustines. Prenez-en un d’une taille supérieure à la brèche, plaquez-le contre le tuyau au niveau de la fuite. Ensuite, vous avez une sorte de pistolet avec une cartouche ronde : il projette une fine mousse qui va rapidement prendre du volume et se solidifier, elle fera office de colle. Mettez juste trois quatre points autour du disque, attendez une quinzaine de secondes avant de relâcher la pression ; le disque sera ainsi maintenu en position. Ensuite, finissez de couvrir les bords et recouvrez le centre du cercle ainsi qu’autour pour que tout soit hermétique et l’ensemble solide. Ce n’est qu’une réparation de fortune, mais ça tiendra le temps de pouvoir faire de plus gros travaux. »

Sur les caméras de surveillance, la technicienne disparut en s’enfonçant dans le nuage opaque de gaz sous pression qui s’échappait de la conduite ; seul le faisceau lumineux dû à sa lampe frontale et son éclat diffus permettait de savoir que quelqu’un se trouvait là.

« -Ce tronçon de conduite est mort. Faut le changer. Y a moyen de de dévier le truc ou de le mettre en pause le temps qu'on s'en occupe ?
-Tout de suite ? J’ai bien peur que non, fit Edwin en grimaçant, c’est le conduit principal d’une des bobines. Il faudrait couper le réacteur et pour ça il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton. Enfin, il y a bien une coupure d’urgence, ça serait bien plus long à redémarrer qu’une coupure normale. Il vaut mieux colmater la fuite, prendre le temps de couper le réacteur comme il faut et faire les réparations ensuite.
-Edwin, enchaina Mark en prenant soin de couper le micro, on ne peut pas couper un réacteur comme ça, même un secondaire !
-Je sais, mais de toute façon il faut bien faire des maintenances de temps en temps, non ? Et si la section du tuyau est vraiment morte, on ne va pas pouvoir laisser l’alimentation en hélium comme ça.
-Mouai. Désolé, reprit-il en rallumant le micro, on n’a pas vraiment le choix pour le moment. »

Bientôt le nuage commença à de dissiper, signe que la fuite se résorbait. Freyja devait à présent avoir positionné le disque en matériaux composites et il n’y avait plus qu’à attendre quelques dizaines de secondes le temps que les premiers points d’accroche soient solides, puis rendre l’ensemble étanche.

« -Dites... Y'a moyen de se manier la rondelle ? Le truc est sur le point de céder, là...
-Du calme, fit Mark, ça va aller. Il faut juste être sûr que la mousse soit solidifiée. »

A côté de lui, dans la salle de contrôle, Edwin avait toujours les yeux fixés sur son écran. La nouvelle sonde posée quelques minutes plus tôt marchait bien et le système avait retrouvé sa pression initiale.

Hein ?

Edwin écarquilla les yeux : comment la pression pouvait-elle remonter alors qu’il y avait toujours une fuite ? Quand il comprit, il se jeta sur le micro, sans prendre de temps de se remémorer la prononciation du nom de famille de la technicienne.

« -Freyja, lâchez tout, dégagez de là ! »
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Freyja Ivergøsen
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Mar 9 Jan - 18:16

ft. Freyja Ivergøsen

ft. Edwin

「Panne」
-Freyja, lâchez tout, dégagez de là !

Y a même pas besoin de me le dire deux fois. Pourtant, tout avait l'air de bien se passer. Leur matos est performant, j'ai rien à dire là-dessus. Un disque, quelques points de colle et pouf ! Ça tient tout seul. Sauf que... Avant même d'entendre le technicien me hurler de décarrer en vitesse, j'ai vu la conduite commencer à enfler comme un truc malade et c'est pas nécessaire d'être un pro pour savoir ce que ça veut dire. Ce machin va me péter à la gueule dans deux secondes, et je ne pourrai strictement rien faire pour l'en empêcher. La seule option que j'ai, c'est de ne pas rester sur la trajectoire du flux quand ça va péter. Ce qui ne veut pas dire que je ne peux pas réparer.

- Amenez vous avec une cosse de conduite ! je crie en reculant précipitamment. On va la refermer autour de celle-ci pour nous laisser de quoi réparer plus sérieusement le segment. Mais, avec tout le respect que je vous dois, bougez-vous le cul putain ! Si on ne fait rien, dans cinq minutes tout va sauter et là... je vous dis pas les dégâts !

J'ai même pas le temps d'ajouter autre chose que le truc explose comme je m'y attendais. C'est assez impressionnant à voir et je peux sentir l'impact même de là où je suis - c'est à dire soigneusement en arrière. Le choc est rude, suffisamment pour ne pas me donner envie d'imaginer ce que j'aurais subi si j'avais été en droite ligne de ce truc, mais après le flux se calme.

- Je vais préparer le truc, que j'annonce. Faudra pas traîner !

Je crois que je n'ai encore jamais rien fait d'aussi dangereux. Mais au lieu de me terrifié comme je le croyais, ça m'excite presque. La sensation de flirter avec le danger est grisante et me donne l'impulsion nécessaire pour aller au-devant du truc. Cette fois, je sais à quoi m'attendre et je bricole une réparation bien plus solide que la précédente. Leur matos est vraiment bien, mon précédent bricolage tient toujours sans problème. Méthodique, j'installe deux disques supplémentaires, accrochés l'un à l'autre, et je pousse de toutes mes forces contre l'hélium. La pression est rude. Très rude. Quelque chose lâche sur le côté et je ne réalise pas ce que c'est avant de sentir une cuisante douleur sur la hanche, suivie d'une sensation de froid si intense qu'elle me brûle.

- J'ai vraiment une couille, là ! Je crois que je suis touchée...

'fin, croire... Je sais que je suis touchée. Mais c'est pas le moment de craquer. Même si ça fait un putain de mal de chien. J'utilise toutes mes forces et je plaque le disque pour enfin pouvoir le coller avec triple dose de gel solidifiant. La fuite finit par s'arrêter et ainsi on peut refermer la cosse autour de la conduite, ce qui permet de sécuriser complètement le truc. A demi assommée, je m'effondre contre la paroi avec un lourd soupir de soulagement. Puis j'essaye de parler.

- Faites en sorte que cette réparation tienne la route, je ne veux pas avoir fait tout ça pour rien.

Et après je m'assois parce que, bordel, ça fait vraiment mal une brûlure à l'hélium liquide ! Et je ne veux même pas penser à ce que cela aurait fait sans la combinaison.


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Edwin Hornmeyer
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Edwin Hornmeyer
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Mar 9 Jan - 22:18
Salle de contrôle des réacteurs du Vidar 89-05.

Détectant la chute de pression, le système de régulation venait d’augmenter le débit du liquide de refroidissement, pour injecter encore plus de fluide dans le système et ainsi remonter en pression. Sauf qu’avec la fuite pas encore colmatée, quand la surpression qui se propageait allait atteindre l’endroit où la technicienne faisait ses réparations, cela risquait de causer quelques perturbations… Ce qui arriva. Sur les caméras de surveillance l’image redevint soudainement blanche, signe que la fuite avait d’un seul coup regagné en intensité.

« -Mark, désactive les verrous, réduis la pression ! »

Le superviseur ne se fit pas prier, entra ses codes d’accès et outrepassa les mesures de sécurité pour faire retomber la pression dans les conduits. A côté, Edwin se concentrait sur les données de température et sur la valeur du champ de confinement, tout en rentrant une série de formules dans un logiciel de calcul.

« -Ok Mark, il va falloir qu’on agisse vite pour réparer la fuite : si on reste trop longtemps dans cette situation, on ne va plus assez refroidir la bobine. Et si on a une perte de confinement, c’est la merde.
-On a combien de temps devant nous ?
-Suffisamment pour faire le boulot. J’ai lancé un calcul à côté, dès que tu as le résultat tu diminues le débit de fluide à cette valeur, même si c’est bas. C’est juste ce qu’il nous faut pour maintenir le confinement et l’auto-entretien de la réaction de fusion pour quelque temps encore. Rien à foutre du rendement, on va surement perdre en production mais c’est ça ou tu appuies sur l’arrêt d’urgence du réacteur. »

Mark hocha la tête de haut en bas, tout en écoutant les rapports de Freyja ; cette dernière était encore debout bien que surement un peu secouée, car elle s’était remise au boulot pour tenter de contenir du mieux possible le liquide qui s’échappait du tuyau. Dans la salle de contrôle, pendant que Mark se focalisait sur son écran, Edwin avait rejoint le fond de la salle, ouvert un casier et enfilait une combinaison flanquée du nom de Mark. Quand le superviseur releva la tête, Edwin était équipé de la tête aux pieds, n’ayant plus qu’à mettre son masque.

« -Je peux savoir ce que tu fais ?
-A ton avis ? Je vais donner un coup de main. J’ai besoin de toi ici, tu les le seul ayant tous les accès sur la régulation du système si nécessaire. Moi, je pourrai t’aider à distance.
-Je suppose que ça vaut mieux. Tu connais l’itinéraire ?
-Je l’ai imprimé dans ma tête, ça ira.
-Passe au magasin technique en passant, je les préviens de ton arrivée. Gauche, deuxième à droite et à nouveau à gauche, je leur demande de te sortir tout ce qui peut être utile.
-Ça marche, merci. »

Edwin sortit de la salle en courant, manquant de renverser quelqu’un qui passait devant la porte à ce moment-là. L’ingénieur s’excusa en deux temps trois mouvements, avant de repartir vers le magasin au même rythme. Quand il y arriva, un magasinier était déjà en train d’aligner devant lui plusieurs outils. Le gars connaissait visiblement son entrepôt par cœur et avait préparé un pistolet à mousse expansive, une toile en polymères renforcée avec des fibres, des plaques de renforts métalliques déjà courbées, une pompe à vide ainsi que des colliers de serrage et quelques outils. Réalisant rapidement que son visiteur ne pourrait pas tout porter, le magasinier enfila une tenue similaire à celle d’Edwin, accrocha un masque autour de son cou, s’empara de certains des outils et lui fit signe qu’il était prêt à le suivre.

« -Edwin, fit Mark par téléphone, la valeur de pression de ton calcul est vraiment basse, elle ne permet pas de maintenir la bobine à la bonne température. Si on ne fait rien et que la réparation dure trop longtemps, la bobine concernée ne produira plus grand-chose comme champ magnétique, on risque de perdre le confinement.
-Rien à faire, rétorqua l’intéressé sans s’arrêter de courir dans les coursives, tu augmentes l’intensité du courant dans les bobines environnantes, le système peut encaisser des surintensités. C’est ça ou alors tu éjectes tout le contenu du cœur du réacteur dans le vide spatial !
-Ok, ok !
-Préviens-moi si ça devient critique. »

Edwin et le magasinier arrivèrent au bout de quelques centaines de mètres supplémentaires face à la porte blindée ouverte par Mark un peu plus tôt. Au-dessus, plusieurs gyrophares rouges s’étaient allumés, signe universel pour dire « Problème, dégagez d’ici ». Mais ils ne firent pas demi-tour pour autant et continuèrent au contraire jusqu’à Freyja, qui faisait son possible pour faire des réparations de fortunes. Edwin positionna son masque sur son nez avant de s’aventurer prêt du nuage d’hélium et fit signe au magasinier de brancher la pompe à vide. Le temps qu’ils arrivent, Freyja avait pu poser plusieurs renforts composites, permettant de grandement réduire la taille de la fuite. Edwin attrapa la toile en polymères, la posa tout autour de la zone endommagée et commença à fixer les bords avec le pistolet à mousse. Elle permit d’empêcher l’hélium de fuir de tous les sens en se solidifiant, rendant la jonction entre le tuyau et la toile étanche à l’exception d’un petit orifice. Il y fixa la pompe à vide, qui était heureusement capable d’aspirer plus de gaz qu’il n’en sortait par la fuite à chaque instant, bien aidée dans cette tâche par la réduction de la pression imposée par Mark depuis la salle de contrôle. La toile fut donc bientôt collée contre le tuyau, épousant parfaitement ce dernier ainsi que les réparations précédentes de Freyja. A l’aide d’une deuxième couche de mousse, Edwincolmata enfin la brèche et égalisa la surface ; il posa ensuite la tôle d’acier par-dessus l’accumulation de mousse solidifiée et entreprit de la serrer autour du tuyau à l’aide de plusieurs colliers de serrages. Les renforts composites, la mousse et la toile allaient ainsi empêcher l’hélium de fuir et la résistance de l’acier permettrait de remonter en pression sans risque que la réparation ne casse. Plongé dans son ouvrage, Edwin ne s’aperçut pas qu’il finissait le travail en solitaire, sans Freyja pour l’épauler ; le nuage de gaz n’était pas encore totalement dissipé, rendant la vision dans la coursive difficile. Presque invisible, la technicienne s’était affalée contre un mur, une tache rouge s’étendant sur sa combinaison au niveau de la hanche. Le temps qu’Edwin finisse de serrer la plaque de métal, une minute s’était écoulé et la mousse était désormais bien solidifiée.

« -Mark, c’est bon ! Remonte doucement en pression dans trente secondes, mais ça devrait être tenir. Beau boulot, commença-t-il en se tournant vers l’endroit où il pensait que Freyja se trouvait, vous… »

Il s’interrompit brusquement, réalisant qu’elle n’était pas là. Le faisceau de sa lampe frontale balaya rapidement les environs pour la découvrir immobile au sol, sa combinaison grise ayant localement pris une teinte pourpre peu rassurante.

Merde !

Edwin attrapa la technicienne par-dessous les épaules avant de la traîner sur quelques mètres, hors du nuage blanc, et la reposa doucement au sol. Réalisant qu’il était possible de respirer normalement, il enleva le masque de la blessée ainsi que le sien et observa la blessure : visiblement, un éclat du tuyau avait déchiré sa combinaison, lui infligeant aussi une entaille. L’hélium sous pression qui s’échappait du tuyau s’était infiltré dans la combinaison, provoquant une brûlure par le froid qui avait eu pour effet secondaire appréciable d’arrêter le saignement.

« -Mark, préviens l’équipe médicale, on a une technicienne inconsciente, mais elle respire. Brulure à l’hélium cryogénique sous pression, j’ai l’impression que ça a suturé sa plaie, si on peut dire ça… »
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Freyja Ivergøsen
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Freyja Ivergøsen
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Mer 10 Jan - 15:06

ft. Freyja Ivergøsen

ft. Edwin

「Panne」
J'alterne un peu entre semi-conscience et phases de trou, sans trop savoir ce qui m'arrive. J'ai froid et j'ai mal à la hanche mais je sais pas pourquoi. J'ai beau cligner les yeux, c'est toujours la même chose que je vois, un genre de brouillard bizarre et blanc.

- Merde !

Oh. L'a pas l'air content le mec. J'sais pas ce qui lui arrive, j'espère c'est pas la même chose que moi passque c'est vraiment pas cool putain. Et puis soudain, j'me rappelle. La conduite. La fuite. Bordel, faut finir de réparer ! J'essaie de me redresser mais j'y arrive pas et quelque chose me transperce la hanche, me donnant envie de hurler. Je retombe sur le sol comme une poupée cassée en essayant de ne pas hurler.
Je sens vaguement qu'on m'attrape sous les bras pour me faire bouger mais j'ai pas l'impression d'arriver à me mettre debout. Je plane à cent mille et ce n'est pas aussi agréable que ça le devrait. Petit à petit, le brouillard disparait et, soudain, tout est clair devant mes yeux. Enfin. Clair. Je m'entends. C'est toujours aussi flou et j'ai des étoiles qui me pétillent dans les yeux mais au moins y a plus le brouillard. Fait moins froid aussi. Je trouve. Je ne sais pas. Y a quelqu'un avec moi, qui me parle sauf que j'arrive pas à me concentrer pour comprendre ce qu'il dit. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose que je dois faire mais j'me rappelle pas quoi. Et plus j'me creuse la cervelle moins je trouve.

Je dois être tombée dans les pommes à nouveau parce que, quand j'ouvre les yeux j'ai la tête qui tourne déjà un peu moins. Ce qui n'est pas vraiment une bonne chose parce que, avec le retour des sensations, c'est la douleur que j'me prends de plein fouet dans la gueule. J'ai envie de hurler mais j'le fais pas parce que je ne suis pas sûre d'en être capable. Au lieu de ça je serre les dents et j'essaie de piger où je suis. En fait, je reconnais pas les lieux mais en me rappelant ce que j'étais partie faire, je devine que je ne suis plus là où on réparait la conduite pétée. La lumière me fait mal aux yeux et je réalise que je suis allongée. Où ? Telle est la question.

Après une brève vérification pour savoir si tout mon corps a suivi, je me racle la gorge, m'assurant que je peux encore parler. J'ai extrêmement soif, mais ça va à peu près.

- Heu... y a... qu'un ?

Ma voix ressemble à un horrible croassement et je commence vraiment à flipper. Qu'est-ce qui a bien pu m'arriver bordel ?
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Edwin Hornmeyer
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Edwin Hornmeyer
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Dim 14 Jan - 0:23
Quelque part dans les coursives du pont deux, secteur des réacteurs.

Les minutes s’écoulèrent : Mark supervisait la remontée en puissance du réacteur, tandis qu’une équipe médicale détachée au département ingénierie arrivait au pas de course. A quelques mètres de la réparation, Edwin était accroupi à côté du corps toujours inanimé de Freyja, surveillant son pouls et sa respiration avec attention.

« -Mark, ça donne quoi ?
-La pression remonte doucement, la température de la bobine diminue et l’intensité du champ de confinement augmente.
-Très bien, attend encore un peu avant de remettre le système à pleine puissance, je veux être sûr que tous les paramètres repassent au vert et que la mousse soit bien solidifiée, même si je ne me fais pas trop de soucis.
-Compris, je reste en dessous des paramètres nominaux. Comment va-t-elle ?
-Aucune idée. Elle respire et je sens son pouls mais sa blessure n’est pas belle à voir. »

Les deux secouristes arrivèrent quelques minutes plus tard, équipés de sac contenant le matériel pour les premiers secours et d’un brancard d’urgence. Ils ne perdirent pas leur temps, allongeant immédiatement Freyja sur la civière pour ensuite s’intéresser à son état. L’un d’eux entoura son bras dans un brassard contenant des électrodes reliées à un moniteur pendant que l’autre s’intéressait à sa blessure, nettoyant et pansant la plaie.

« -Quelle était la température du gaz ?
-Aucune idée, le liquide dans ce tuyau approche les moins deux cent soixante-dix degrés… La température a pu remonter très vite si le gaz était dilué dans l’air ambiant. L’hélium a beau être un des rares gaz qui se réchauffe quand il se détend librement, un jet sous pression a pu rester plusieurs dizaines de degrés en dessous de zéro… C’est grave ?
-Le froid a brûlé la peau en surface et a littéralement cautérisé la plaie, ça lui a évité de perdre trop de sang. On va devoir l’emmener à l’hôpital : avec la plaie, je ne peux pas savoir quelle est la gravité de la blessure ni si les tissus sont touchés en profondeur. Si jamais on a une brûlure profonde et qu’on ne fait rien, c’est la nécrose assurée. Je n’ai rien vu en surface, mais il faudra également s’assurer qu’il n’y a pas de fragments logés dans la peau. Mais ça ira, à part une cicatrice il n’y aura pas de séquelles.
-C’est bon à savoir. »

Pendant que les secouristes soulevaient le brancard et quittaient la zone, Edwin finissait de ranger le matériel ; une bonne partie de ce dernier étant à présent solidement fixée au tuyau, le magasinier qui avait fait le déplacement pouvait ramener le reste seul, laissant Edwin retourner vers le centre de contrôle avec Freyja. Il s’assura une dernière fois de l’état de la réparation avant de reprendre contact avec Mark, qui attendait impatiemment dans la salle de contrôle.

« -Mark, on en est où ?
-Toutes les valeurs sont revenues à la normale, on est juste un peu en dessous des performances standards. Mais la zone froide dans le cœur du réacteur a disparu, le champ de confinement est homogène et le liquide de refroidissement circule normalement, pression et débit corrects. »

Edwin était soulagé. C’est à ça qu’il servait en tant qu’ingénieur, inventer, innover et développer, mais aussi improviser et résoudre les problèmes ; surement aimait-il aussi les défis que le destin lui imposait. Bien sûr, ce qui était arrivé aujourd’hui était pour lui inacceptable : jamais une personne n’aurait dû être blessée. Sur Terre, les choses auraient probablement été différentes : le réacteur coupé aussitôt le problème remonté et la réparation effectuée en toute sécurité mais à bord du Vidar 89-05, ce n’était pareil. Le moindre problème pouvait mettre en danger la totalité des passagers et il fallait tout résoudre au plus vite. Une atmosphère étrange, parfois pesante, mais c’était la vie à bord. Des milliers de personnes comptaient sur lui, sur tous les techniciens qui maintenaient le vaisseau en état de marche et sur tous ceux indispensables à la réussite de la mission.

« -Donc c’est bon, remonte au nominal.
-Commande entrée, puissance standard. La température augmente, les modèles laissent à penser que tout va revenir à la normale d’ici quelques dizaines de minutes. Tu repasses à la salle de contrôle ?
-Faut bien que je te rende ta combinaison. Ils vont probablement emmener la technicienne à l’hôpital, mais ça devrait aller.
-Super. »

Le chemin retour prit plus de temps, Edwin n’ayant pas spécialement l’envie ni le besoin de courir. Au-dessus de la lourde porte blindée à l’entrée de la zone du réacteur, les alarmes étaient coupées et la porte pivotait dans ses gonds. Quelques secondes après que le petit groupe soit passé, un bruit sourd retentit dans les coursives, suivi du chuintement des vérins hydrauliques qui verrouillaient l’épaisse plaque de métal en position fermée. Devant la salle de contrôle, Mark attendait le retour d’Edwin et lui serra la main quand il arriva.

« -Beau boulot.
-Merci, répondit-il en commençant à enlever sa combinaison dans la coursive, toi aussi. Tu as peut-être bien fait de m’appeler au final. Par contre, tu me devras quelques heures de sommeil.
-Je ne sais pas encore comment je vais te les rendre, mais ça marche !
-Néanmoins, ça n'aurait pas du arriver. On n'aurait jamais dû avoir une blessée.
-Je sais Edwin, je sais aussi que tu aurais préféré tout couper mais malheureusement, on ne fonctionne pas comme ça à bord.
-Heu... y a... qu'un ? »

Les deux hommes tournèrent la tête vers le brancard porté par les deux infirmiers qui passaient à leur hauteur. Visiblement, Freyja venait de se réveiller ;  même si elle semblait un peu perdue, c’était bon signe.

« -Tout va bien. Désolé pour votre accident. Ça va aller.
-Tout est réparé, vous avez fait du beau boulot là-bas. Sans vous, ça aurait pu être bien pire.
-On va vous emmener à l’hôpital, mais les médecins sont confiants, tout ira bien. »
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Freyja Ivergøsen
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Freyja Ivergøsen
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Jeu 18 Jan - 21:25

ft. Freyja Ivergøsen

ft. Edwin

「Panne」
Ma vue s'éclaircit petit à petit. Suffisamment pour que je parvienne à faire le point sur l'endroit où je me trouve. Le mec qui était avec moi - Edwin - il m'a ramenée jusqu'au poste de contrôle, là où je l'ai rencontré. Par contre, ce que je mets un peu plus de temps à comprendre c'est la raison pour laquelle tout bouge autour de moi. Je fronce les sourcils en essayant de forcer mon cerveau à se secouer un peu, puis la réalité prend son sens. Je suis sur un brancard, portée par deux infirmiers qui m'emportent, je suppose en direction de l'hopital - je ne vois pas à quel autre endroit ils pourraient m'emmener alors que je me suis manifestement blessée, et pas qu'un peu. Et puis je sens que le mouvement s'estompe, qu'on s'arrête. Quelqu'un s'approche, j'ai du mal à tourner la tête pour le regarder mais je devine assez facilement qu'il s'agit d'Edwin. Celui qui m'a tiré du couloir où je suis tombée dans les pommes. Je lui dois une fière chandelle et au moins une bonne bière pour le remercier. Et puis il y a un autre homme qui apparait derrière lui et je mets quelques secondes de froncement de sourcils et de plissements de paupières pour reconnaitre Mark, l'autre mec qui m'a accueillie à mon arrivée. Tous les deux, ils me félicitent et me rassurent, je ne comprends pas exactement tout ce qu'ils me racontent, mais je devine le sens général de leurs paroles et je hoche la tête autant que je le peux.

- Je suis... vr...ment... désolée... voulais pas... causer d'ennuis... pas été... assez prudente...

Je déteste ça, ne pas pouvoir parler correctement, placer deux mots à la suite sans avoir à m'arrêter pour m'humidifier la bouche parce que je sens ma langue toute pâteuse. C'est très désagréable et j'ai l'impression d'être en train de clamser. Beuh. En tout cas, je n'ai plus aucun doute sur ma destination, à présent. Direction l'hôpital.

Les deux brancardiers m'emportent hors de la salle et le balancement du brancard sur lequel je suis allongée a vite fait de me renvoyer dans un genre de semi-conscience qui me fait zapper la moitié du trajet. Je rouvre les yeux en arrivant dans l'hosto, puis je repars et ne me réveille qu'un peu plus tard, allongée sur un lit aseptisé où une infirmière m'explique qu'il va falloir faire un genre d'opération pour vérifier que je n'ai aucun débris de conduite à l'intérieur du corps et pour s'assurer que la brûlure à l'hélium ne laissera aucune séquelle autre qu'une vilaine cicatrice. Pour finir, elle me donne des anti-douleurs et je ne mets pas très longtemps à m'endormir pour de bon.
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Edwin Hornmeyer
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Edwin Hornmeyer
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Ven 19 Jan - 15:13
Le lendemain matin, salle de contrôle des réacteurs.

« -Bon, ça donne quoi ?
-Tout va bien !
-Encore heureux que tout aille bien, mais en détail ?
-Tous les paramètres sont aux valeurs nominales, le réacteur fonctionne parfaitement et la réparation semble bien tenir. Suite à l’incident, j’ai demandé aux gars de l’informatique de nouveaux programmes de contrôle, afin de vérifier qu’il n’y ait pas d’incohérences dans les valeurs… Typiquement, si une valeur de pression ne correspond pas au débit relevé à côté, on sera tout de suite au courant qu’il y a quelque chose qui ne va pas.
-Super. Tu as demandé la même chose pour le champ magnétique ?
-Ouai, avec tous les paramètres qui ont été utiles hier. Température d’aimant, répartition spatiale du champ de confinement, intensité du courant par bobine… Ça va permettre d’être beaucoup plus réactif pour identifier les problèmes.
-Moi ce qui m’importe plus, c’est de connaitre la suite qu’on va donner à cet évènement…
-J’ai déjà demandé une vérification de la totalité des circuits d’hélium liquide, afin d’identifier le moindre risque. Ça va prendre du temps, mais on ne sait jamais.
-Je suis d’accord. Et en ce qui concerne la section endommagée ?
-Je suis en train de voir. A l’heure actuelle, on a deux options : arrêter complètement le réacteur ou trouver un moyen de maintenir le refroidissement via un autre conduit.
-Je suppose qu’ils préfèrent la deuxième option, là-haut ?
-En effet. L’ingénierie est donc en train de préparer un plan d’action. Dès qu’on peut, on met en place la dérivation, on coupe l’arrivée d’hélium dans le conduit endommagé et on remplace la section concernée.
-Si vous faites ça, gardez-la sous la main. Je suis sûr que certaines personnes dans les labos seraient très intéressées, histoire de déterminer la cause racine du problème. Je ne veux pas dires de bêtises, mais j’ai cru comprendre qu’on allait avoir des nouveaux au pôle recherche, faudra bien les occuper !
-Ça pourrait en effet être utile. En tout cas, merci beaucoup pour ton aide Edwin. On te doit une fière chandelle.
-Je t’en prie, faut bien que je serve à quelque chose ! Bon tu m’excuseras, je file à l’hôpital.
-Ta femme travaille là-bas, c’est ça ?
-Oui mais rien à voir, je vais voir notre blessée. Faut juste que je passe récupérer les plateaux repas que j’ai commandé.
-Bonne idée. Ça sera toujours mieux que la bouffe de l’hôpital. »

Le département médical du Vidar était au même niveau que la salle de contrôle des réacteurs, aussi Edwin n’avait qu’à prendre l’une des navettes électriques qui traversaient le vaisseau de part en part pour s’y rendre. Descendant à un arrêt intermédiaire, il déambula dans l’immense espace commercial au centre du vaisseau, pour récupérer les deux plateaux repas qu’il avait commandé chez un traiteur un peu plus tôt dans la matinée. Les plats maintenus au chaud dans des housses isothermes, Edwin attendit ensuite quelques minutes qu’une navette électrique s’immobilise à l’un des arrêts de la ligne pour remonter à bord, direction l’hôpital. La concentration de personnes vêtues de blouses blanches augmenta soudainement, signe indiscutable que la navette venait d’entrer dans le secteur hospitalier. La température était ici légèrement plus basse que dans le reste du vaisseau, à cause de l’air recyclé plus fréquemment par soucis d’hygiène, aussi Edwin referma-t-il sa veste. Il patienta quelques instants à la réception le temps que le personnel puisse s’occuper de lui, avant qu’on lui fasse signe de s’approcher.

« -Monsieur, que puis-je faire pour vous ?
-Je viens rendre visite à une technicienne admise hier chez vous suite à une brulure par le froid. Ivergøsen, Freyja.
-Un instant… Vous êtes de la famille ?
-Non, elle travaillait avec moi à ce moment-là.
-D’accord, votre nom et prénom s’il vous plait ?
-Hornmeyer, Edwin.
-Très bien. Chambre 356. Elle va bien, elle est passée au bloc hier pour sa blessure et elle devrait sortir en fin de journée.
-Merci beaucoup ! »

Il se dirigea donc vers la chambre en question et appuya sur la sonnette sur le mur ; la porte coulissa quelques secondes plus tard, sans doute déclenchée à distance par l’occupant. Edwin fit quelques pas en avant, pour tomber sur Freyja, tranquillement assise dans son lit.

« -Madame Ivergøsen ? Edwin Hornmeyer, je ne vous dérange pas trop ? »

La jeune femme hocha la tête de gauche à droite, probablement un peu fatiguée ou encore légèrement affectée par l’opération de la veille. Elle fit signe à Edwin de s’asseoir dans un des fauteuils de la petite chambre individuelle et ce dernier leva le bras, dévoilant le sac noir qu’il avait apporté.

« -Je me suis permis de venir avec le repas. Ça devrait encore être chaud et ça sera probablement meilleur que les barquettes réchauffées servies ici. »

C’est quelque chose qui malgré les années, n’avait pas changé : la nourriture dans les hôpitaux, même si digérable, n’avait rien d’exceptionnelle. Edwin tendit donc l’un des plateaux à Freyja, avant de se saisir du deuxième et d’aller s’asseoir. Il avait faim et il était midi passé, aussi ne tarda-t-il pas à commencer son repas.

« -Je suis venu prendre de vos nouvelles, continua-t-il entre deux bouchées de la salade composée chaude, mais on m’a dit que vous alliez bien et que vous alliez probablement sortir d’ici dans la journée.

-Et aussi, fit-il quelques instants plus tard un peu gêné, je voulais vous présenter mes plus plates excuses. Tout ça n’aurait jamais dû arriver. Vous avez fait du superbe travail là-bas : sans votre réactivité, la situation aurait pu facilement dégénérer. Néanmoins, nous n’aurions pas dû vous faire prendre autant de risques. Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais préféré couper le réacteur et l’alimentation en hélium pour intervenir en toute sécurité. Malheureusement, la politique à bord est de tout réparer au plus vite pour que tout fonctionne, je pense que vous le savez aussi bien que moi. Cela ne diminue en rien en rien ma responsabilité dans ce qui est arrivé : on aurait dû être plus prudents avec l’équipe de supervision, faire plus attention à ce qu’il se passait, ne pas vous envoyer toute seule ou alors avec plus de matériel… Je ne sais pas, pour être honnête. C’était notre boulot de faire de faire en sorte que tout se passe bien et nous nous sommes plantés, en beauté. »

Le repas terminé, Edwin resta encore un peu discuter avec la technicienne, jusqu’à ce que son portable se mette à émettre une sonnerie pressante. Il l’attrapa et fit rapidement défiler le message à l’écran : un mélange de données brutes et de graphiques, accompagnés d’un pavé de quelques dizaines de lignes qu’il ne prit pas le temps de lire en entier, comprenant de quoi il s’agissait.

« -Bon, je suis désolé mais je vais devoir y aller, on m’attend là-haut. Reposez-vous bien, vous l’avez bien mérité. Et si l’ingénierie ne vous a pas trop refroidie, sans mauvais jeux de mots, n’hésitez pas à demander. On a toujours du boulot. »
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Freyja Ivergøsen
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Niv 2 : équipe technique





Freyja Ivergøsen
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Lun 22 Jan - 18:05

ft. Freyja Ivergøsen

ft. Edwin

「Panne」
L'opération s'est bien passée et je suis plutôt soulagée de m'être réveillée sans trop de mal, avec une charmante infirmière à mon chevet qui m'expliquait que les chirurgiens avaient pu retirer sans problème les morceaux de plastique et de métal qui étaient restés à l'intérieur de ma chair. C'est assez rassurant de s'entendre dire que l'on n'a plus aucun corps étranger de coincé dans son propre corps. Apparemment, j'ai eu beaucoup de chance. D'abord parce que ma combinaison a limité les dégâts et a évité que je ne me retrouve avec le ventre déchiqueté, ensuite parce que la température extrêmement basse de l'hélium liquide a immédiatement cautérisé la plaie, empêchant que cela s'infecte. Je ne suis pas certaine de parvenir à considérer ce qui s'est passé comme de la chance, mais j'étais trop fatiguée pour argumenter alors j'ai laissé couler. Du reste, j'ai beaucoup dormi au cours de ces dernières heures. Il faut que mon corps se remette de tout ça.
Vers midi aujourd'hui, je commence à avoir faim et à songer appeler le service de chambre lorsque l'on frappe à ma porte. Jusque là je n'ai pas reçu de visite, sans doute parce que personne d'autre que les techniciens n'est au courant de ma présence ici, alors je me demande qui cela peut être. Finalement, c'est Edwin Hornmeyer, celui qui m'a aidée à sortir du couloir où j'ai été blessée et qui a appelé les secours, qui entre dans la pièce. Ça me fait un peu bizarre de le voir ici, mais je suis contente d'avoir de la compagnie, aussi inattendue soit-elle. Je l'invite à entrer et il s'installe dans le fauteuil avant de me tendre un plateau repas qui sent drôlement bon. Je pourrais le bénir pour cette délicate attention.

- C'est vraiment très gentil de votre part, je vous avoue que j'étais en train d'envisager de mordre dans mon drap pour savoir s'il aurait meilleur goût que ce que l'on sert ici... Vous me sauvez d'une mort atroce par indigestion critique...

Il sourit tout en mangeant puis me demande de mes nouvelles, alors je lui raconte en substance comment s'est passé l'opération - pour le peu que j'en sais - et l'avis des médecins. Et puis il s'excuse de m'avoir entrainée dans cette situation dangereuse, mais je n'estime pas que cela soit de sa faute.

- Je connais la politique du vaisseau et je ne vous en veux certainement pas pour ce qui s'est passé. Personne n'aurait pu s'en douter et, au contraire, vous avez fait votre boulot dans les règles en me donnant une combinaison adaptée et l'équipement nécessaire à la tâche que je devais effectuer. Tout le reste n'est qu'un enchainement de fatalités auxquelles on ne peut pas grand chose.

On continue à discuter encore un peu, jusqu'à ce que son portable sonne avec insistance, lui coupant la parole. Avec un sourire d'excuse, il y jette un oeil puis se lève, ramassant les plateaux.

- Bon, je suis désolé mais je vais devoir y aller, on m’attend là-haut. Reposez-vous bien, vous l’avez bien mérité. Et si l’ingénierie ne vous a pas trop refroidie, sans mauvais jeux de mots, n’hésitez pas à demander. On a toujours du boulot.

Je ris doucement.

- J'y songerai, c'est toujours très intéressant de faire ce genre de job... D'ici, là, passez une bonne journée ! J'étais contente de vous croiser.

Il sort de la pièce sur un dernier signe de tête et je me laisse aller sur les coussins de mon lit avec un soupir en me disant que, ouais, ça pourrait être une idée à étudier que de faire de l'ingénierie. A voir... D'abord je vais faire une sieste. Puis ensuite on verra.
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