Age : 41 ans.
Métier : Responsable de la section Surveillance (& secrètement de la section de Recherche des Clandestins, notamment de la personne ayant fait fuiter leur présence à la population)
Taille : 1m79.
Poids : 75 kg.
Infos santé : Myopie (solution : lentilles de contact LINO-2), plaies superficielles (aucun solution), luxation du coude gauche/instabilités articulaires chroniques (solution : médicaments anesthésiants de niveau 3 sur 4).
Couleur des yeux : Marrons.
Couleur de cheveux : Cheveux poivre et sel.
Carnation: Blanche.
Situation économique : Modeste.
Cabine : Avec son fils en garde alternée, au niveau 3.
Niveau 4 - Joel Taylor
Entretien psychologique bisannuel
Confidentiel
Bonjour, installez-vous. Comment vous sentez vous ?[Joel frotte ses mains moites sur son pantalon] Plutôt fatigué à dire vrai. Mais ça va, ça va.
Et votre fils, comment va-t-il ?Hm, ça va. En ce moment il est plus souvent chez sa mère. Je crois qu'il s'entend bien avec son beau-père, ils sortent pas mal au centre commercial. Je n'ai pas vraiment le temps en ce moment pour m'occuper de lui. Il aimerait que je sois plus présent, mais je ne peux pas.
[Joel lève les yeux en l'air, pensif] Il bosse bien, c'est un gamin intelligent. Je crois qu'il s'est trouvé une petite-amie. Enfin, j'en sais trop rien. Nous n'avons pas beaucoup de discussions.
Vous travaillez beaucoup ?Oui. Après la fuite d'informations sur les 35 clandestins, Yago Rojas a été remplacé. Mais les tensions demeurent. Plus personne ne nous fait confiance et on commence à remettre en doute le service de sécurité. Encore plus le service de surveillance.
[Joel ne parlera pas de ses recherches sur la piste des clandestins et du responsable de la fuite]Si je savais quelque chose ? Je ne savais rien. Je n'avais jamais entendu parler de ces clandestins, comme si on avait voulu effacer ce détail. Je suis pourtant responsable de la section de surveillance. Pourquoi avoir caché ça ?
[Joel commence à s'emporter mais se ressaisit bien vite] Évidemment c'est grave. La confiance qu'on m'accorde peut se briser à tout instant
[il ne parlera pas non plus de ses mésententes avec l'administration].
Changeons de sujet, voulez-vous. Pouvez-vous me décrire votre quotidien ?Je me lève à 7h, je me prépare et je vais prendre un petit-déjeuner rapide à la cafeteria avant de remonter au secteur administratif. Le midi je vais souvent manger au Dinner. Le soir je me rend une fois sur deux au centre commercial du 2ème niveau pour faire de la boxe. Le samedi je vais au SPA Freyja. Ensuite soit je rentre et je m'endors car il est minuit passé, soit je vais à l'Étoile Filante. La routine quotidienne …
[baisse les yeux]Aimez-vous votre vie ?Est-ce que je mentirais si je vous disais que nous sommes tous fous ici ?
Vous souvenez vous de la terre ? Vous manque-t-elle ?[Joel semble déstabilisé par cette question] C'est la première fois que vous posez cette question. Elle est posée à tout le monde ? Oui ? …
[il met un long moment avant de répondre] J'avais 21 ans. J'étais un jeune soldat. C'était la guerre là-bas, j'ai vu des gens mourir, des amis. Quand le Vidar 89-05 m'a engagé pour maintenir l'ordre durant l’embarcation, j'ai de suite accepté sans réfléchir la mission qu'ils m'avaient donné. J'étais inscrit sans tirage au sort. Rien sur la terre me retenait. Mon père voulait y rester, chauvin comme il est. Moi, j’étais un gamin, indécis, ayant peur pour son avenir. En entrant dans ce vaisseau je voyais enfin la lumière au bout du tunnel. Alors j'ai dis oui. Si elle me manque ? Non.
Vous avez ensuite rencontré votre femme ?Là aussi j'étais jeune [Joel le prend bien]. Nous avons eu notre enfant trop tôt, peut-être, il a sans doute souffert de notre séparation. C'était encore qu'un gamin. Alors on essaye de bien s'entendre, même si nous n'avons plus rien en commun et pas grand chose à nous dire. Je sais que je ne suis pas fait pour m'engager sérieusement avec quelqu'un. J'ai déjà du mal à m'occuper de mon enfant, alors une épouse …
Avez-vous des peurs ?J'ai peur d'une révolte. J'ai peur que la vie au vaisseau devienne encore plus invivable. J'ai peur qu'on ne trouve jamais de planète habitable. J'ai peur de rester ici encore vingt ans de plus.
Comment va votre coude depuis la dernière fois ?Toujours la même chose. Rien ne s'aggrave mais rien de s'améliore. Je prend toujours des médicaments pour soulager les douleurs chroniques.
[Joel ne parle pas de son addiction, et de sa consommation beaucoup trop importante, servant à détendre aussi son anxiété].
Très bien. Nous en avons terminé. Je ne vous retiens pas plus longtemps, vous devez surement reprendre le travail. Portez-vous bien monsieur Taylor.