Entretien psychologique bisannuel
Confidentiel
Bonjour, installez-vous. Comment vous sentez vous ?Bonjour, je vais bien merci.
*S'installe dans le fauteuil en prenant tout l'espace disponible, les avant-bras posés sur les accoudoirs* Et vous même ? Vous n'avez pas changé depuis ces deux dernières années, si ce n'est que vous me semblez encore plus...radieuse.
...Merci. Nous commençons ? Pouvez-vous me décrire votre quotidien ?* sourit malicieusement en hochant la tête*. Tout ce que vous voudrez. Je me lève donc tous les matins, l'heure dépend de ce que j'ai fait la veille, vous voyez ce que je veux dire ? Oui ! à votre expression je suppose que vous voyez parfaitement. Bref ! Si je suis seul dans mon lit, je déjeune d'un café noir, parfois deux. Si je suis accompagné, je la met dehors d'abord ! Ahah. Je veux bien que l'on partage mes draps mais jamais mon petit-déjeuner.
* secoue son doigt levé devant lui, comme pour mettre en garde la psychologue* Et puis, je vais travailler. En tant que futur PDG de Wastewell, je suis actuellement le vice-président. Autant vous dire que bosser aux côtés de mon père n'est pas tâche aisée, mais puisqu'il faut en passer par là... Quand j'ai un peu de temps, je travaille sur de la génétique, qui me passionne et me fascine, mais ce n'est qu'un hobby. Et puis le soir, je bois presque toujours un verre chez moi de préférence, installé sur mon fauteuil en écoutant de la musique classique, ou de l'opéra. Vous connaissez la Traviata ?
Nous ne sommes pas là pour parler de moi.Ah oui, c'est vrai. C'est vous la psy.
*ricane sardonique*
Reprenons. Aimez-vous votre vie ?Quoi ? Vous ne voulez pas savoir ce que je fais après avoir écouté la musique ?
Je sais très bien ce que vous faites après cela, tout le monde le sais grâce aux tabloïds qui dressent régulièrement vos nombreux...excès.* Laisse échapper un éclat de rire puis hausse les épaules, plutôt fier de lui.* Alors vous voulez savoir si j'aime mon argent, mes loisirs, les filles que je ramène chez moi, tout ça quoi ? Ouais, ça va, j'aime bien. Disons que je n'ai vraiment pas à me plaindre.
Vous souvenez vous de la terre ? Vous manque-t-elle ?La quoi ? Oh la Terre, notre si belle planète poubelle. Oui, je m'en souviens. Et non, elle ne me manque pas. Elle était perdue de toute manière alors pourquoi la regretter ? Nous avions le pouvoir de faire changer les choses, le pouvoir scientifique d'assurer la perpétuité des espèces vivantes et au final qui l'a emporté ? Les déchets. Je hais ces souvenirs au même titre que je déteste les ignorants et les imbéciles.
Il est vrai que les tests réalisés vous prêtent un QI très impressionnant. Je suppose qu'il doit être difficile pour vous de cotoyer le commun des mortels.*Nouveau sourire* Vous cherchez à savoir si je souffre d'un complexe de supériorité ? Ou bien de narcissisme ? Je regrette, c'est vous la spécialiste, je ne m'intéresse pas aux sciences de l'esprit.
Et vous ne répondez pas à la question.Le dois-je vraiment ?
* La fixe avec intensité puis s'enfonce un peu plus dans son fauteuil, décide de croiser les jambes, mais finallement, ne pose que sa cheville droite en équilibre sur son genou gauche.*
Est-ce que poser des questions de ce genre, en tant que psychanaliste j'entends, vous donne un sentiment de pouvoir sur vos patients ?
Hors-sujet. Décrivez moi plutôt votre parcours.Ne plaisantez pas, vous avez tout dans mon dossier. Je veux dire, je suis suivi ici depuis l'âge de neuf ans...et on me pose cette question tous les deux ans.
Bien, j'aurais préféré l'entendre de votre bouche, mais soit. Qu'en pensez vous ? En êtes-vous fier ?Bien sûr. La nature m'a doté d'une grande intelligence, je l'ai mise au service de ce qui m'importait vraiment : la science. Mais si vous voulez tout savoir, la nature m'a également doté d'un attribut physique fort sympathique que je serais ravi de vous présenter.
Monsieur Wellington, vous êtes ici pour votre entretien bisannuel, pas pour tenter d'ajouter un trophée supplémentaire à votre mur.* Haussement d'épaules avec le sourire*
Je n'y peux rien, vous êtes bien plus séduisante que votre prédécesseur.
Et je ne suis pas intéressée. Parlez moi de votre entourage.Cela ne vous rend que plus désirable. D'accord d'accord, j'arrête, ne me faites pas ces yeux là. Donc, la famille Wellington. Mon père et ma mère, Arthur et Alice. Lui est à l'origine de la société que vous connaissez bien, Wastewell qui est actuellement la plus grande entreprise de biotechnologie du Vidar. Elle...est comme toutes ces femmes d'hommes riches. Elle s'ennuie et passe son temps à dépenser l'argent de son époux. Charmant destin n'est-il pas ?
Puis il y a ma soeur, Eve. Que dire d'elle ? Délicate et élégante scientifique qui travaille pour l'entreprise familiale, tout comme moi. Nous avons peu d'écart en âge, Eve a été conçue sur un retour de couches. Nous sommes suffisament proches pour supporter les excès l'un de l'autre, même si je dois avouer en effectuer bien plus qu'elle.
*sourire narquois*
Avez-vous des regrets ?J'aurais préféré que Wastewell se fasse un nom en génétique plutôt qu'en recyclage. Mais bon, peut-être que j'ouvrirais une branche lorsque je prendrais la tête de la société.
Avez-vous des peurs ?Me marier et entamer une vie de routine avec un horde de mouflets à gérer. Ne faites pas cette tête là je plaisante ! Enfin presque. J'ai peur de devoir rentrer dans le moule de la conformité.
Quelles sont vos ambitions ?Achever le prototype du nouveau CRISPR-Cas9. Le dernier modèle sera bientôt une relique, il est temps de se donner les moyens d'une réelle avancée en matière de génétique. Je sens que je touche au but.
Cela ressemble fort à une obsession. Avez-vous des cauchemars, des problèmes de santé ? Êtes vous heureux ?Je vais bien, je vous l'ai déjà dit. Mes nuits sont paisibles; ma santé, malgré mes excès d'alcool ou de cigarettes se porte comme un charme. Et je suis très heureux Madame, je le serais d'autant plus si vous acceptiez de vous joindre à moi pour dîner ce soir ?
...Très bien. Nous en avons terminé. Je n'ai pas entendu de ""oui"
Parcequ'il n'y en avait pas. Portez vous bien Monsieur Wellington. *ricane* Au moins j'aurais essayé, à dans deux ans, je retenterais ma chance.