Edwin Hornmeyer

Bonjour, installez-vous. Comment vous sentez vous ?
Bien. Un peu fatigué, mais ça va.

Pouvez-vous me décrire votre quotidien ?
En un mot ? Variable. Plus sérieusement, un quotidien assez classique pour mon occupation. La plupart du temps je travaille à mon laboratoire : analyse des données des senseurs, travail théorique, simulations, observation de l’espace environnant. Et puis il y les systèmes de propulsion quand on a besoin de moi. Enfin si j’ai bien fait mon boulot tout est censé marcher correctement. Tant que j’y pense, il faudra que je fasse des essais à un jour ou l’autre. Je sais que vous préférez éviter de toucher à un système aussi sensible, mais ça pourrait valoir le coup. Enfin bref, vous n’êtes pas là pour ça. Qu’est-ce que je peux vous dire de plus… J’adore nager, ça n’a pas changé depuis plusieurs entretiens. Je continue à aller faire des longueurs au moins une fois par semaine, ça fait du bien de se défouler. Et quand on est dans l’eau la seule chose que l’on voit c’est le fond de la piscine, on ne pense à rien d’autre qu’à compter les allers-retours. Ça me permet de me vider la tête, ça fait du bien après une journée passée à réfléchir sur des équations.

Aimez-vous votre vie ?
Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Pour un astrophysicien je suis au plus près des étoiles, alors je n’ai pas à me plaindre. Je dois admettre que le boulot me prend pas mal de temps et que je pourrais faire d’un effort de ce côté. La vie à bord d’un tel vaisseau n’est pas facile pour tout le monde mais je suis dans mon élément. Dans un sens, c’est dangereux, j’en ai conscience : le moindre souci technique et on peut se retrouver à dériver au milieu de l’espace… Ou pire. Mais j’ai choisi ça, après tout.

Vous souvenez vous de la terre ? Vous manque-t-elle ?
A qui la Terre manque-t-elle, de nos jours ? Elle sombrait déjà dans le chaos quand nous sommes partis, alors qui sait dans quel état elle est aujourd’hui ? La pollution, les guerres, l’insécurité… L’homme aurait dû se tourner vers l’espace bien plus tôt et au final, il était trop tard pour envisager une terraformation ou une installation à long terme dans notre système solaire. La seule option, c’était la fuite, partir jusqu’à trouver une planète viable.

Décrivez-moi votre parcours.
Diplômé en ingénierie, spécialité physique des plasmas. Lors de ma thèse en astrophysique, j’ai travaillé à la conception d’équipement de propulsion et d’observation pour les Vidar, ce qui m’a valu une place à bord de ce vaisseau. Depuis, j’ai majoritairement continué dans la voie de l’astrophysique puisque ma présence en quotidien sur les systèmes de propulsion n’est pas requise.

Qu'en pensez vous ? Êtes-vous fier ?
On m’a toujours dis que j’avais la tête dans les étoiles… Donc forcément, je suis content d’en être arrivé là. Ça n’a pas toujours été facile, mais ça en valait la peine. Pour moi, faire partie d’une telle mission, c’est une chance sans précédent.

Parlez moi de votre entourage.
Ma femme, Ellen et mon Fils, Aiden. Qu’est-ce que je peux vraiment vous dire de plus ? Elle a toujours été là pour moi et elle a accepté de me suivre à bord du Vidar ; je crois que ça veut tout dire. Elle se plait aussi à bord, le travail ne manque pas pour un médecin.

Avez-vous des regrets ?
J’aurais aimé pouvoir en faire plus sur Terre, participer à d’autres projets. Peut-être que si j’étais né plus tôt, j’aurais pu le faire mais malheureusement, je suis venu au monde dans un contexte différent. La priorité n’était pas donnée à l’exploration, la colonisation. Non, c’était juste la fuite.

Avez-vous des peurs ?
Hormis celle que le vaisseau explose dans le vide intersidéral ? Pas vraiment.

Quelles sont vos ambitions ?
Permettre à ce vaisseau de finir sa source en orbite autour d’une nouvelle planète pour y vivre. C’est pour ça que je suis à bord, et j’espère de tout cœur voir ça de mon vivant… Même si cela risque d’être dur.

Comment allez vous ? Avez-vous des cauchemars, des problèmes de santé ? Êtes vous heureux ?
Je dirais que je vais bien. Je ne suis pas très doué pour répondre à ce genre de question. Mais on peut dire que je suis heureux oui !

Très bien. Nous en avons terminé. Portez-vous bien.

Rapidement ? Fondu de SF (surtout le space opéra, y’a rien de mieux) : livres, séries TV, films, jeux vidéo, je ne compte plus. Fan de science et technologie (d’où l’intérêt pour la SF), ça va avec mes études (ingénieur). Ancien RPiste assidu cherchant à reprendre un peu, pas directement dans mon stylé préféré (space-opéra donc) dans un univers « restreint ». IRL permettant parfois de passer mes soirées à écrire, mais pouvant aussi m’occuper pendant des semaines sur un sujet. Il semblerait que je retrouve ici des vieilles connaissances, ça risque d’être marrant. Ou pas. Plutôt bizarre. On verra !